De Janvier à Juin 2022, la France prend la tête de l’Union Européenne. Concrètement ça veut dire quoi ? Pendant 6 mois, plus de 500 réunions vont se tenir partout en France mais aussi à Bruxelles, avec comme sujet majeur la sécurité européenne et la coopération entre les Etats européens concernant la justice, la police, les frontières, le nucléaire….
Plusieurs groupes ont déjà appelé à perturber ces évènements. A Angers, un sommet est organisé, les 9 et 10 mars 2022 intitulé : « Des solutions pour l’égalité de genre en Europe ». Nous appelons à des actions contre ce sommet, un écran de fumée dans la lutte contre le système patriarcal menée par toutes les minorités de genre.
L’Europe de la honte : frontières, police et nucléaire
L’Europe est avant tout une Europe des frontières, avec un contrôle de plus en plus massif des frontières extérieures par Frontex, comme à Calais où 27 exilé-es sont mort-es en tentant de traversant la Manche le 24 Novembre, à Briançon où la police traque les exilé-es dans les Alpes italiennes pour les empêcher de rentrer en France, ou encore en Grèce et en Italie où l’Europe se rend responsable de la mort de milliers de personnes exilé-es. Depuis la création de Frontex, plus de 40 000 personnes sont mortes en voulant traverser les frontières européennes. Un conseil d’administration de l’agence Frontex doit se réunir à Paris les 14 et 15 juin prochains.
Par contre, pas de frontières pour Interpol où les services de police de toute l’Europe n’hésitent pas à collaborer ensemble pour l’extradition d’anarchistes réfugié-es, ou la persécution de militant-e-s à travers l’Europe par exemple. La coopération entre polices européennes ne cesse de se renforcer pour mettre en commun des données de fichage et de surveillance : ce sera l’objet de la discussion du 31 Mai et 1er Juin à Strasbourg sur le développement d’un nouveau système d’information policier.
Enfin, le programme Euratom de développement du nucléaire civil européen, largement porté par la France, est un aveu de renoncement à des changements écologiques majeurs alors même que les rapports du GIEC s’accumulent. Au lieu de renoncer à cette énergie, décrite comme énergie propre alors que ses déchets peuvent polluer la Terre pendant 100 000 ans, l’État français préfère mettre la pression sur les militant-es anti-nucléaires, par exemple à Bure en déployant un dispositif policier impressionnant et permanent. Les 4, 5 et 6 Mai auront lieu à Aix en Provence des réunions du « groupe énergie et questions atomiques ».
Les nombreux évènements prévus en France entre janvier et juin visent à renforcer la coopération européenne dans tous ses aspects les plus sécuritaires et à récupérer nos luttes de façon institutionnelle – féminisme, égalité de genre – pour leurs profits et pour nous réprimer toujours plus. Le programme entier peut être consulté sur le site presidence-française.consilium.europa.eu
Face à l’autoritarisme européen, opposons notre volonté d’abolir les frontières, la police, le patriarcat, le nucléaire et leur monde de merde. Organisons une riposte autonome et collective.