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Acte 56 à Angers : forte mobilisation et tentative d’occupation



Gilets Jaunes, baqueux et CRS ont de nouveau joué au chat et à la souris : récit d’un après-midi de contestation ponctué d’une tentative d’occupation du couvent de Nazareth.

Samedi 7 décembre, l’acte 56 des Gilets Jaunes a rassemblé près de 500 personnes pour ce samedi de lutte. Des syndicats comme Alternative Libertaire, la CGT cheminot et Solidaires étaient présents en cette période de grève générale.
Rendez-vous habituel à 14h au kiosque du Mail, la BAC étant parmi les premiers arrivés. Sous la pluie, un discours fort rappelant la récente arrestation d’un gilet jaune en détention pour trois mois fermes, son appel est en cours.

Une batoukada, vêtue de rose s’est mise en tête de cortège et la manifestation s’est dirigée vers la maison d’arrêt d’Angers pour chanter et hurler devant l’entrée. Des prisonniers ont pu faire signe à travers les barreaux, moment fort entre la lutte et la répression qui sévit toujours plus.

« Et tout le Monde déteste la Police ! »

Longeant le jardin des plantes par l’arrière et se dirigeant ensuite vers Carnot, les baqueux ont tenté d’embarquer un des street medics. Sans perdre une seconde, le cortège s’est porté à son secours « Et tout le Monde déteste la Police ! ». La foule se resserre sur les cinq baqueux qui essayent de faire pression en gueulant, en demandant de l’aide à ceux encore cachés dans la foule. Le cortège réussira à sauver le camarade et à éjecter la bac du cortège, qui se retrouve devant, visible de tout le monde.
C’est une victoire et une étincelle qui fournit des forces aux manifestants, le cortège part alors très motivé en direction du centre ville par la place Imbach, puis rue Lenepveu pour une déambulation entre les chalets de Noël et la bourgeoisie angevine. Accompagné de fumigènes et de slogans, le cortège remonte sur les voies du tramway en direction de Foch puis envahit le boulevard du Roi René, axe emblématique pour prendre la rocade.

C’est en bas du château que nous découvrons que les six camions de GM, aperçus plus tôt dans la journée, étaient postés aux quatre accès de la rocade. La marche se poursuit sur le pont de Basse-Chaine et devant le théâtre du Quai. De l’autre côté de la maine, on aperçoit les camions de GM qui se précipitent vers le pont de Verdun pour bloquer les autres accès de la rocade. Certains GJ font demi-tour en courant pour prendre la rocade via le pont de Basse-Chaine, en vain, les GM ont vite repris leurs positions. Le cortège reprend sa marche et traverse la Doutre avec un nouvel objectif : le centre commercial Leclerc !

On arrive au Leclerc aux alentours de 17h, les CRS étaient déjà en poste devant l’entrée, boucliers et casques équipés, pour nous empêcher de prendre l’hypermarché d’assaut. S’ensuivent des slogans anti-flics et l’allumage de nouveaux fumigènes, derrière le magasin les renforts policiers et les baqueux sont prêts à intervenir. Au bout d’une vingtaine de minutes, une annonce est faite pour se rendre à un nouvel objectif sans plus de précisions. Les manifestants s’engagent alors route de la Meignanne, au même moment que les camions de GM qui foncent vers le centre-ville pour nous passer devant mais... mince, loupé pour eux ! Le cortège va dans le sens inverse et le dernier camion de GM se retrouve face aux manifestants. Ce dernier freine à notre niveau et hésite à faire marche arrière, des manifestants se ruent sur le camion en hurlant et les flics en sortent pour le défendre. La pression des manifestants se maintient puis une lacrimo est lancée, il y aura deux arrestations.

La marche reprend rapidement et le cortège, désormais composé de 200 personnes, s’interroge quand à la destination mystère. On s’éloigne toujours plus du centre-ville via la rue de la Meignanne, une voiture de police municipale nous repasse devant. Encore une fois c’est loupé, le cortège finit de les achever en prenant une route piétonne entre les lotissements du quartier de Nazareth.

On parvient enfin à l’objectif en accédant au couvent de Nazareth, lieu condamné à la destruction par la ville et qui sucite des polémiques. [1] Une action d’occupation est lancée, des militants s’organisent et invitent les manifestants à se joindre à eux. Plus ou moins réceptifs, les gilets jaunes sont partagés, personne ne s’oppose à l’occupation mais beaucoup quittent rapidement les lieux pendant que d’autres restent pour s’informer. S’ils sont surpris, car peu habitués à ce type d’action, certains approuvent l’initiative et sont satisfaits de ne pas avoir marché pour rien ce samedi. Pour autant, trop peu de monde reste sur place. Malgré la détermination et l’organisation des occupants, les flics interviendront et mettront un terme à l’action vers 19h, 7 personnes ont été interpelées.

Notes

[1On vous invite à consulter la lettre ouverte du président de « Sauvegarde de l’Anjou » à ce sujet.

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