Infos locales Lutte sociale / Associations

Déconfinement en Maine et Loire : nous refusons les remises à la rue



Pour beaucoup le déconfinement c’est pouvoir sortir de chez soi, pour certain·es c’est retrouver la rue malgré un état d’urgence sanitaire prolongé jusqu’en juillet. Des associations ont écrit une lettre au préfet René Bidal et au directeur de la DDCS Philippe Bradfer. Un article publié sur le blog de la LDH49.

Le centre temporaire d’hébergement Jean Gueguen de Trélazé sera fermé ce vendredi 29 mai. Les hôtels réquisitionnés vont progressivement retrouver leur clientèle habituelle, déjà plusieurs ont dû quitter leur chambre. Les personnes hébergées depuis mi-mars ne veulent pas se retrouver à la rue. Devant cette inquiétude, la LDH 49 et de nombreuses associations de la coordination migrants 49 ont écrit la lettre ci-dessous au Préfet.

Monsieur le Préfet,

Nous vous interpellons car nous sommes très étonnés de constater que de nombreuses personnes sans domicile stable, étrangères comme françaises ont dû quitter la chambre qu’elles occupaient dans les hôtels de Beaucouzé et des Ponts de Cé sans aucune proposition de relogement pour la très grande majorité d’entre elles.

La plupart passent la nuit dehors puisqu’au 115 il leur est dit qu’il n’y a pas de place.

Il en est de même pour une dizaine de personnes du Centre Jean Gueguen à qui il est annoncé qu’elles doivent sortir vendredi prochain.

Les personnes sont inquiètes car le virus circule toujours.

Allez-vous procéder de la même manière pour ceux qui restent au Chemin de Traverse ?

Pourtant, par voie de presse le 13 mai dernier [1], le directeur de la DDCS annonçait que « nous allons examiner chaque situation et faire des propositions en fonction. Il n’y aura pas de sorties sèches. Peut-être cela impliquera-t-il de laisser certaines personnes quelque temps à l’hôtel ».

Comment comprendre alors cette décision de mettre fin à la prise en charge de dizaines de personnes ? Elle est difficilement justifiable sur un plan humanitaire aussi bien que sanitaire puisque l’état d’urgence sanitaire est prolongé jusqu’au 10 juillet.

Cela va même à l’encontre des propos des ministres du logement et des affaires sociales, tant dans la presse que dans les rencontres associatives, où il a été clairement dit qu’il n’y aurait pas de mise à la rue d’ici cette date et surtout sans solution. C’est également le sens du rapport de Monsieur Castex sur les mesures à prendre pour le déconfinement.

Nous rejoignons l’esprit de la pétition au ministre du logement : « Pour rester chez soi, il faut un chez soi ».

Nous espérons que nos interrogations ne resteront pas sans réponse concrète face à la nécessité inconditionnelle d’un hébergement pour tous.

Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, nos meilleures salutations.

Ligue des Droits de l’Homme, Secours Catholique, ETHAPE, CCFD, Amnesty, Quazar, Asile et Partage, ATD Quart Monde, Emmaüs, GREF, REDA, Habitat et Humanisme, Médecins du Monde

Copie : Directeur de la DDCS

À la suite de ce courrier, Monsieur Bradfer, directeur de la DDCS, a fait savoir jeudi soir que des solutions d’hébergement avaient été trouvées dans la journée pour toutes les personnes du centre Jean Gueguen.

Nous restons très vigilants afin que personne ne retourne à la rue tant en sortie du centre Jean Gueguen que des autres hébergements.

À lire aussi