Tout d’abord qu’est-ce que le RIC ? Le RIC est un mécanisme politique permettant, en théorie, un changement de loi à l’échelle locale ou nationale dû à une demande populaire. En pratique, si suffisamment de personnes signent une pétition, un vote est organisé (« le référendum ») et suite au résultat de ce vote, le changement de loi est effectué ou non. Un tel mécanisme existe déjà en Suisse et en Italie, par exemple.
Le RIC semble alors être une revendication attrayante dans le but d’augmenter le pouvoir populaire dans les décisions politiques. Mais qu’en est-il vraiment ? Nous proposons ici deux textes critiques qui permettent de réfléchir à cette question.
Texte 1 : Attention, Impasse R.I.C. !
Le premier texte est issu d’un tract diffusé le 17 décembre au Rond-Point des Vaches à Saint-Étienne-du-Rouvray et critique le RIC du point de vue stratégique en proposant la grève généralisée comme alternative.
Depuis un mois, l’audace [du mouvement des gilets jaunes] a permis que se mélangent d’innombrables initiatives, agies avec des énergies variées et dans des moments différents. Les pétitions de soutien ont pu côtoyé la ferme résistance aux attaques de la police, de la gendarmerie et de la « Justice ».
Les coups de violon (et aussi celui tout récent de « l’état d’urgence ») du méprisant de la république et de ses sinistres ont échoué à nous rouler dans la farine, à nous faire quitter les ronds-points, à nous faire renoncer aux manifestations.
Et voilà qu’aujourd’hui, c’est en boucle que ces médias qui ont tant menti sur nous portent au pinacle le Référendum d’Initiative Citoyenne.
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Texte 2 : Le piège du « Référendum d’Initiative Citoyenne »
Le second texte publié sur La Rotative critique la perspective émancipatrice du RIC à l’heure de la politique financière, des algorithmes de manipulation d’opinion et de la propagande d’extrême-droite.
En quelques jours, c’est devenu la principale revendication portée par de nombreux groupes de gilets jaunes, à tel point qu’une banderole « Le RIC sinon rien !!! Nous ne lâcherons pas !!! » a pris la tête de la manifestation tourangelle du 15 décembre.
Le sujet, repris par de très nombreux médias, a largement éclipsé les revendications sociales qui avaient pu émerger au cours des semaines précédentes : hausse du SMIC, des minimas sociaux, rétablissement de l’ISF, etc. L’enjeu serait de répondre au « malaise démocratique » en rendant au peuple sa souveraineté.
Cette revendication constitue un recul dans l’évolution du mouvement, au sein duquel semblait se dessiner un clivage de classe, entre d’une part les galériens des ronds points qui réclamaient plus de services publics et alertaient sur leur impossibilité de finir le mois, et d’autre part celles et ceux qui protestaient uniquement contre les « charges » et les « taxes ». En témoigne l’interview de Maxime Nicolle, l’une des figures du mouvement, le 15 décembre : devenu un défenseur du RIC, il s’inquiète des conséquences qu’aurait une augmentation des salaires pour les entrepreneurs et les patrons matraqués par les « charges », et se déclare favorable à un changement de fond du « système ». Changement qui passerait donc par l’instauration de ce référendum d’initiative citoyenne.
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