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« En même temps » : menacé-es d’expulsion de France, mis-es violemment à la rue et ... bénévoles pour les opérations de la mairie !!



Petit retour sur l’opération propagande « Coeur de Maine » et le nettoyage de la fête de la musique…

Quiconque habite Angers n’a pu échapper à la magnifique nouvelle esplanade, au nouveau pont et au tamtam entourant l’inauguration du projet « Coeur de Maine », qui eut lieu samedi 29 juin.

Comme d’habitude, le maire de la ville se lance des fleurs et c’est une opération de propagande bien rodée qui se déroule sous les yeux des passant-es et badauds venu-es spécialement pour l’occasion. Les grands moyens sont de sortie : scène mise en place spécialement pour sa majesté, apéro sonore, défilé de personnes tenant des grand ballons d’hélium.

La foule, à très grande majorité blanche et plutôt aisée, semble réjouie du spectacle.

La grande majorité des personnes qui tiennent les grands ballons blancs sont des personnes noires. Volonté artistique de « faire contraste » ? N’empêche que lorsque l’on s’en rend compte, on a la très nauséeuse sensation d’un retour 100 ans en arrière.

C’est alors que sa majesté fait son discours et qu’il remercie les personnes ayant participé-es à l’événement, plus précisément : les élu-es, sa majorité, les entreprises et les ouvriers (voir lien à 6mn).
N’aurait-il pas oublié quelques personnes dans ces remerciements ?
Qu’en est-il des membres de l’opposition ?
En fait ce n’est pas l’oubli le plus grave.
Il aurait aussi pu remercier des exilé-es qui, pendant que Béchu parlait, étaient sous le nouveau pont, prêts à faire péter des engins pyrotechniques pour le spectacle et la fête de sa majesté. Le tout « bénévolement bien sûr ». Il est vrai que cela aurait pu un peu gâcher la fête si les spectateurs apprenaient que la mairie utilise les personnes qu’elle harcèle pour ses opérations de communication, et qu’elle n’hésitera pas à les mettre à la rue le moment venu.

Il aurait pu en profiter pour remercier la famille de A. (enfants compris) mise à la rue quelques jours avant sur demande de la mairie et qui, « bénévolement », ont nettoyé les rues le lendemain de la fête de la musique.

Et c’est là tout l’objet de cet article, décrasser le vernis, et éclairer sur ces pratiques insupportables.

Mais ils étaient bénévoles, où est le problème me rétorquerez-vous ?

En fait la notion de bénévolat lorsque l’on est dans une situation si précaire est toute relative. Est-il vraiment possible pour un-e exilé-e sans le sou de refuser d’aider les instances officielles ? Il est clair que la plupart craignent qu’un refus leur empêche définitivement d’avoir accès à leurs droits et que, dans un même temps, accepter le bénévolat leur fait penser qu’i-elles ont une chance que leur situation s’améliore.

Mais retournons à nos festivités !

Les noirs ont amusé les blancs et le Maire pavane sur scène ! C’est alors qu’un petit groupe de personnes distribue le tract suivant pour rappeler aux spectateurs l’envers du décor.

Plus rigolo, une personne monte sur scène, alpague le maire et une banderole « MAISON EXPULSEE, FAMILLES EN DANGER » est déployée , ce qui a le don d’énerver l’édile local et de donner le sourire aux personnes solidaires venu-es pour l’occasion.
Puis, pas dupes de cette messe macroniste, des gilets jaunes déploient des pancartes sur lesquelles sont écrites les lettres « ON EST LA ».

Cela ne va évidemment pas changer la politique de la ville mais cela aura eu le mérite de ne pas laisser les pratiques de la mairie dans l’ombre.


Dialogue (presque) fictif :
- L’échevin et le sergent : - Que fais tu dans cette ville ? Puisque on t’as sous la main, tu vas pointer chaque matin chez les gens d’armes. En cas d’oubli, tu seras déclaré en fuite, on te retrouvera, t’enfermera dans un CRA (Centre de Rétention Administrative) à manger de la merde. Tu subiras les brimades et les coups ( voir témoignages ici et ) . Puis quand on aura déterminé d’où tu viens on t’y renverra de force.

- L’exilé : - Je suis là car je n’ai d’autre endroit où aller. De plus un groupe d’ami-es m’héberge et ce n’est pas facile de trouver un toit lorsqu’on est sans le sou.

- Les mêmes fachos en costard/cravate : - Ah bon tu as un toit ? Ça ne va pas durer crois-moi ! Par contre, si tu es de bonne volonté, tu n’as qu’à nettoyer la merde après la grande fête de la musique ou faire le zouave pour amuser le peuple lors de la grande inauguration de notre ville en mouvement. Es-tu de bonne volonté étranger ?


Brisons la machine à expulser !

AMOUR RAGE ET SOLIDARITE INTERNATIONALE

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par mail à asileetpartage@gmail.com
ou bien par SMS au 06 07 82 86 02
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Asile et Partage

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