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L’éducation à Angers : grève = manipulation + répression



En cette période de grève générale, le secteur de l’Education est particulièrement mobilisé et visé par le régime en place. Tractages et assemblées générales ont eu lieu lundi. Mardi, le blocus du lycée Chevrollier a subi la répression policière qui a occasionné 3 arrestations.

Au matin du lundi 9 décembre à 7h15, une trentaine de personnes étaient présentes devant les grilles de la cité administrative. On y retrouve les différents syndicats : FSU, CGT éduc action, Solidaire étudiant, Sud Education, CNT, et FO éduc. L’objectif : ralentir les voitures et distribuer des flyers afin d’appeler tout le monde à la grève du lendemain.

A 9h le groupe rentre à l’intérieur du bâtiment des impôts et de la trésorerie publique pour monter à l’étage de la DSDEN (direction des services départementaux de l’éducation nationale) afin de pouvoir tracter les concernés. Devant la porte, le directeur bloque l’entrée : « Il refuse le droit d’information syndical à ses agents » ce qui est totalement illégal !

Les militants se dispersent peu après et se donnent rendez-vous à midi à l’université de St Serge, amphi Volney, pour une assemblée générale de l’Education. L’assemblée générale du supérieur a lieu à 17h à l’université de Belle Beille.

« La force des travailleurs c’est la grève ! »

On compte 70% de grévistes dans le primaire et le secondaire jeudi 5 décembre, soit 130 écoles fermées sur 450 dans le Maine-et-Loire. La grève à été votée par 70 personnes sur 120 et court jusqu’au 21 décembre, soit jusqu’aux vacances scolaires. Cette grève à été établie ainsi car l’obligation de déclarer la grève 48h avant est un handicap fort à la mobilisation. De plus, les statistiques nationales de grève viennent perturber la paliation que le gouvernement essaie de mettre en place. Ce sont des pourcentages afin de faire travailler ou non les personnes s’occupant de la garderie et des repas scolaires, ce qui a rendu la gestion compliquée entre les écoles. « On venait nous dire qu’il y avait 4 grèvistes chez nous alors qu’il n’y en avait aucun, donc tous les services de restauration avait été annulés, nous avons été dans l’obligation de demander aux parents de récupérer leurs enfants ».

Béchu, action anti-grève discrète.

Des animateurs ont été appelés en renfort le 5 décembre pour pallier au fort taux de gréviste des professeurs des écoles sur Angers. Les animateurs ont été réunis dans des locaux au parc du Hutreau à Sainte-Gemmes-Sur-Loire pour ne pas en bouger.

Un ordre aurait directement émané du maire d’Angers, Christophe Béchu, afin que les animateurs ne se rendent pas aux établissements scolaires dans le besoin.

Cette consigne, ajoutée à la déclaration d’intention de grève 48h à l’avance imposée aux profs, vise à monter les employés les uns contre les autres, permet de limiter la grève et de la discrediter auprès de l’opinion publique.

La grève de Mardi 10, Repression policière !

Comme convenu lors de l’AG du 9 décembre, le lycée Chevrollier est bloqué le lendemain dès 7h par les syndicats étudiants, soutenus par quelques professeurs en grève. La police intervient très rapidement suite à l’appel du proviseur et des heurts ont lieu avec les bloqueurs.

Bilan : trois gardes à vue dont une lycéenne de Renoir, un lycéen de Chevrolier et le président de l’Unef Angers Guewen Douesneau ; trois lycéens ont été transférés en urgence au CHU d’angers.

Un communiqué de l’AG des personnels de l’Education Nationale grévistes d’Angers dénonce l’utilisation de taser, lacrymogène et matraque sur les lycéens : « Nous dénonçons ces violences gratuites et cette dérive autoritaire de la part de la police. » Ils proposent à la manifestation prévue à 11h de modifier son parcours pour se rendre au commissariat et exiger la libération des lycéens.

Place Leclerc, près de 4000 manifestants se sont rejoints et se sont rendus directement rue Dupetit Thouars, devant le commissariat de police, où on a entendu de nombreux slogans anti flics repris à l’unisson. Une vingtaine de CRS seulement étaient barricadés à l’intérieur, impuissants ils ont seulement filmé et pris en photo la foule. Une grande partie de la manifestation est ensuite partie à la préfecture et les syndicats ont finalement obtenu un rendez-vous avec le préfet René Bidal vers 13h30, un représentant par syndicat a été accepté.

Les trois jeunes sortiront après 9h de garde à vue, rien n’est retenu contre eux. Le pésident de l’Unef devra effectuer une journée de participation obligatoire pour sensibiliser à la violence.

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