A l’école, dans la rue... Le Pen en rêvait, Sarkozy l’a fait, Macron en jouit : le Sentiment National est partout dans les bouches.
Morts pour la France ?
On est mieux sur un rond-point ou en bas des tours, à refaire le monde.
Que tout seul avec une bouteille à 8h du mat’.
On vit la France du profit, du mérite. Que tu touches le RSA, ou bénéficies de l’hôpital gratuit, et voilà qu’on te reproche de profiter. Profiter des miettes. Miettes que les anciens ont dû arracher de force.
Parfois, nous nous sentons guerriers ou guerrières. Mais nous ne sommes pas des soldats. Les soldats sont envoyés au front par les mêmes qui leur donnent des ordres en étant en sécurité dans des bureaux. Envoyés coloniser le monde ou la rue, au nom de la France, marcher sur les autres et y faire le sale boulot.
La « France » est une idée bien trop lointaine. Trop abstraite pour qu’on meurt pour elle, pour qu’on se fasse arracher un bras pour elle en manif.