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NAZARRETE ! Le couvent Occupé à Angers



Samedi 07 décembre, la manifestation des Gilets Jaunes débouche sur une occupation surprise du Couvent de Nazareth. Une trentaine de personnes resteront pour tenter de construire une Zone à défendre sur 5 hectares de végétation en danger et 6000m2 de logements vacants !

Naz’arrête

Il est 17 heures quand une centaine de manifestants entrent dans le couvent au 96 rue de Nazareth. Tout se met en place, des tracts informatifs sont distribués. Des arms-lock (dispositif permettant au manifestant-es de s’attacher à une structure- grilles, voies ferrées- extrêmement difficile à enlever sans le consentement du bloqueur-ses)) se mettent en place aux trois entrées du site. Certains ne resteront pas pour ce projet, mais plus d’une trentaine de personnes sont sensibilisées et restent afin de protéger les lieux et militer contre le projet de destruction.

Ce lieu a été racheté par la mairie aux sœurs du Bon Pasteur et une vingtaine de promoteurs sont positionnés pour le transformer en gigantesque lotissement et ainsi détruire l’un des derniers poumons verts d’Angers . Aucune végétation ne sera gardée. Après avoir été un lieu d’hébergement d’urgence, un projet à la fois beau au niveau culturel mais aussi très attractif pour les bons pourcentages de Béchu, « Arts au couvent », a été mis en place du 5 octobre au 15 novembre 2019. Des artistes de tout horizon ont redonné vie au lieu et à ces grands murs gris. Le site accueillait des artistes la semaine sous la vigilance de Doris Koffi et de la municipalité. 5 hectares d’œuvres et de nature. Les week-end, ce lieu ouvrait ses portes pour accueillir des musiciens et des airs de fest-noz. La mairie a su profiter de sa petite attraction, avec une entrée à 4€ et la grande popularité du lieu : c’est plus de 10 000 visiteurs rien que sur les quatre premiers week-ends d’ouverture au public. On ne perd pas une minute pour se faire des bénéfices à la mairie d’Angers !

Cet endroit, avec ses 6 000 m2 de bâtiments, pourrait répondre à la forte demande de logements et ainsi palier à la halte de nuit toujours saturée. Des œuvres d’art vont être totalement détruites au dépents des artistes et c’est, nous le rappelons, le poumon vert d’Angers. C’est à dire encore l’un des rares endroits qui permet de purifier l’air de notre ville « où il fait bon d’y vivre ».

ZAD partout

Arrivés dans les lieux les militants s’activent à préparer les lieux pour l’occupation, des barricades sont installées et des feux sont allumés. Les CRS arriveront en renfort vers 18h30, avec violence ils ouvriront les grilles des entrées alors que les militants y étaient encore accrochés : « Heureusement que nous ne nous étions pas mousquetonnés aux barreaux sinon nous aurions plusieurs personnes aux bras cassés et déboîtés » témoigne un·e des militant·s·es écologiques. Les CRS ont ensuite traîné les militant·s·es pacifistes sur plusieurs mètres avant de les embarquer pour contrôle d’identité.

Leurs moyens d’action ?

La terreur. Ils ont chargé et gazé les personnes dans des quantités monstrueuses, semant la panique. Certains arriveront à s’enfuir avant que davantage de coups ne tombent. Il y aura en tout 7 interpellations, principalement des personnes présentes pour bloquer les entrées et qui ont été relâchées dans l’heure. Deux personnes ont été sérieusement gazées et emmenées au commissariat, elles sortiront vers 20h30 après avoir décliné leurs identités. Nous apprendrons plus tard que le préfet s’était déplacé en personne au couvent.

Ouest-France parlait déjà début novembre du problème écologique qui surviendrait avec la destruction de ce lieu. La Sauvegarde de l’Anjou avait alerté le maire en lui adressant une lettre ouverte adressée le 17 octobre : aucune réponse.

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