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“Pas de hiérarchie entre des êtres humains qui sont dans la détresse” : la réponse de veilleurs de SOS Migrants à Mme Le Goff



Mme Le Goff, élue et adjointe à la solidarité, s’est exprimée face à la situation de l’hébergement d’urgence à Angers. Voici la réponse de veilleurs reliés à la coordination de SOS Migrants du Maine-et-Loire.

Vous avez, Madame, tout d’abord renvoyé la responsabilité de l’hébergement d’urgence à l’état qui en a la compétence en oubliant d’indiquer qu’une municipalité est partie prenante de ce même hébergement en proposant concrètement des bâtiments. Vous oubliez d’expliquer qu’Angers est devenu le pôle régional chargé des dossiers des personnes dites « dublinées ». Ce qui provoque un afflux de personnes sans prise en charge. Cette situation est provoquée par une décision administrative.

Vous avez abordé les améliorations apportées par la ville ou plutôt vous avez dit « le petit peu mieux » des améliorations et aussi mentioné : « l’augmentation du nombre de douches, le coin change pour les bébés, l’augmentation du volume des ballons d’eau chaude, la séparation des hommes seuls des femmes et des familles » (ce qui était le cas déjà sur l’ancien site…). Vous avez dit « c’est du concret tout ça ». Laissez nous vous expliquer le concret de tout ça, notre concret de veilleurs : nous voulons parler de Karim qui a 4 ans et qui le jeudi 31 a dormi à la rue faute de place, de Samira qui a deux ans, des mineurs isolés qui n’obtiennent pas de place, des femmes seules laissées à la rue, des poussettes pleines de sacs, de l’errance de ceux que vous appelez les grands exclus nationaux.

Vous avez, Madame, expliqué que la nourriture distribuée provoquait insalubrité et venue de nuisibles, nous voudrions vous expliquer le partage, l’échange, les rencontres étonnantes, la résilience, tout comme les larmes, la faim, le froid, la souffrance : ces éléments concrets qui fondent l’essence des relations humaines.

Enfin vous avez dit « qu’un certain nombre de personnes n’aurait pas dû être accueilli sur le site au regard de leurs situations administratives. » Vos propos sont pour nous sans ambigüité. Vous parlez bien du tri des personnes en fonction de leurs papiers. Ce sont des propos inacceptables.

Nous voudrions vous rappeler qu’il est, oh combien dangereux, d’imaginer une hiérarchie entre les être humains qui sont dans la détresse. De plus, vous bafouez là, Madame, le fait que l’hébergement d’urgence est inconditionnel et reconnu comme une liberté fondamentale. Nous vous opposons la permanence des valeurs républicaines, la responsabilité collective et la dignité.

L’équipe de coordination de la plateforme SOSmigrants49

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Soirée de soutien aux jeunes exilé.e.s

L’association Asile et Partage vous invite à une grande soirée organisée en soutien aux jeunes exilé.e.s le samedi 4 février au Centre Jacques Tati de Belle-Beille (5 rue Eugénie Mansion à ANGERS).
Spectacle musical « L’amour dans tous ses états » en deux parties à partir de 19h avec un entracte buvette/buffet africain à 20h pour celles et ceux qui souhaitent se restaurer (plat préparé par des jeunes vivant à l’abri réquisitionné de La Vendange).
La participation à la soirée (spectacle comme buffet) est libre, nous comptons simplement sur votre générosité. Toutefois, afin d’estimer le nombre d’assiettes à préparer, il vous faut obligatoirement réserver votre repas avant le lundi 30 janvier :
par mail à asileetpartage@gmail.com
ou bien par SMS au 06 07 82 86 02
(un ticket vous sera donné à l’entrée de la salle)
Asile et Partage

Ouverture d’un nouveau squat à la frontière franco-italienne, appel à soutien !

Communiqué et appel à soutien des occupant.ex

Presqu’un an après la dernière expulsion de la Casa Cantoniera de Clavière, nous sommes resté.exs ici, dans cette vallée, sur cette frontière sanglante et raciste, près des personnes qui, chaque jour, la défient et la surmontent, bien qu’elles soient forcées de le faire “illégalement” : contrôlées, rejetées et violentées par l’État et ses forces armées.
Dans cette même vallée où, des milliers de “migrant.ex” avec de bons papiers, appelé.ex touristes, transitent sans être dérangé.ex. Dans la même vallée où, seulement en janvier de cette année, la frontière a tué deux personnes, Fatallah Belhafif et Ullah Rezwan.