Résumé des faits sur la ZAD du Carnet
Dans un article publié samedi 14 novembre, Héloïse Leussier révèle que des caméras espions illégales ont été utilisées à la ZAD du Carnet. Plus précisément, elle écrit : "Deux groupes de caméras, camouflées dans une fausse bûche d’arbre et de fausses pierres, ont été retrouvés par hasard par des militants, fin août. Elles semblent avoir été installées à la veille d’un « weekend de résistance » prévu à proximité du Carnet, les 29 et 30 août. Ces quatre caméras filmaient en continu et étaient reliées, via des câbles enterrés, à des grosses batteries et modems, également dissimulés, permettant d’envoyer directement les images à un poste à distance."
Cette installation illégale a été découverte le 31 août par une militante en tirant sur les fils apparents. L’article décrit la manière dont les gendarmes auraient essayé de récupérer les caméras : "Selon un militant de Stop Carnet, quelques jours après cette découverte, la gendarmerie a appelé l’un d’eux pour lui signifier de « rendre leurs caméras aux chasseurs ». Sauf que ce type de matériel, d’une valeur de plusieurs milliers d’euros, ne ressemble pas à du matériel appartenant à des chasseurs."
D’où viennent ces caméras illégales ? L’article donne un indice sur la provenance : "La mention « Allwan », visible sur une partie des images retrouvées, ou encore sur une étiquette sur une caméra, fait fortement penser qu’il s’agit d’équipements fournis par la société Allwan Security, située près d’Angers (Maine-et-Loire), spécialisée dans le matériel vidéo."
Allwan security et la répression des Ouïghours
La société angevine Allwan security a gagné une certaine notoriété en remportant le marché public pour la production des caméras piétons pour la police française. Cependant, l’entreprise angevine étant trop petite pour produire toutes les caméras nécessaires pour satisfaire la commande, ses dirigeants ont décidé de faire appel à la société chinoise Hikvision (tout en faisant passer les caméras pour françaises).
Hikvision est une société chinoise possédée à 40% par le gouvernement chinois dont les produits ont été bannis des marchés publics aux États-Unis, en raison des possibilités d’espionnage. Pire encore, la société Hikvision se vantait d’avoir développé une caméra "intelligente" qui permet d’identifier automatiquement les Ouïghours et l’entreprise participe donc activement à leur répression.
La relation entre Allwan et Hikvision, plus qu’un rapprochement économique dangereux, illustre les risques que l’existence de certaines technologies posent. Les caméras-espion, les caméras-piéton, les drones, etc., bien que leur utilisation soit parfois réglementée, sont de plus en plus utilisés illégalement, comme le montre aussi l’exemple du Carnet. Pour continuer, on vous invite a lire l’article original de Reporterre.net qui revient aussi sur l’illégalité de cette surveillance, ainsi que cet article de CAMé qui revient sur les découvertes de caméras dans les milieux militants.