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Jeudi 7 mars Pour le droit de manifester



Retour case-tribunal le jeudi 7 mars pour Marc, l’empêcheur de circuler en rond. Suite à son procès du 22 septembre 2022 durant lequel plusieurs camarades militants sont venu.e.s témoigner, le tribunal (dans sa grande clémence) a levé l’amende de 380€ mais reste intransigeant sur la culpabilité pour « délit d’entrave » qui restera bien inscrite au casier judiciaire.

Nouvelle comparution donc en appel de ce jugement avec l’espoir d’obtenir cette fois-ci la relaxe totale : Désobéissant, manifestant, militant, résistant… oui mais pas délinquant !
RASSEMBLEMENT DE SOUTIEN DEVANT LE PALAIS DE JUSTICE DE 12H30 À 13H30
Contre l’intimidation, la répression et la criminalisation de toutes celles et ceux qui protestent.
Pour le simple droit de manifester.

Tribune publiée avant les auditions des 5 Gilets jaunes amenés à comparaitre en mars 2021 pour le délit d’entrave à la circulation :
« Revenons sur la faute qui nous est reprochée. Ce samedi 16 janvier, nous serions donc arrivés à cet exploit, armés de nos seuls gilets jaunes : paralyser le flux de circulation du centre-ville ? Même si le but recherché du port de ce gilet est bien évidemment celui d’amener les véhicules à s’arrêter, permettez-nous de douter d’avoir cette capacité de persuasion…. Blague à part, nous ne nous y trompons pas, tout le monde l’aura bien compris, il s’agit avant tout d’un procès POLITIQUE. Le pouvoir vise à discréditer, à criminaliser un collectif : celui des Gilets jaunes angevins et au-delà de notre organisation, tout le cortège des manifestants présents dans la rue ce jour-là. Il veut intimider et museler la force politique que nous représentons, faire table rase de la contestation, qu’elle soit jaune, rouge, verte ou bien noire. Et il utilise toute l’autorité du droit administratif à cet unique dessein en imposant de juger la légalité de la méthode avant tout. Pour le bien-fondé de l’action, la légitimité de la colère : silence, ce n’est pas le sujet !
Voilà donc posée l’unique question à trancher dans la tête de nos décideurs : entre la liberté de circuler et la liberté de manifester, quelle est celle qui prévaut ? Celle de quelques automobilistes angevins à ne pas être retardés dans leurs courses du samedi après-midi ou bien celle de cinq Gilets jaunes à crier leur désespoir devant les injustices de ce monde ? Derrière ce faux débat, se dessine hélas le profil d’une société toute libérale qui a choisi depuis quelques présidences déjà, son seul camp ( comme dirait le préfet Lallement ) : celui de l’individualisme et de la sacro-sainte liberté individuelle. Reléguant au rang des vieilleries désuètes, la prise en compte de l’intérêt collectif, du bien commun et de la solidarité.
Alors, oui, nous ne le cachons pas. Nous, Gilets jaunes, entravons la circulation ! Depuis bientôt trois ans déjà, nous interpelons ce monde aveugle et sourd qui tourne en rond sur tous les ronds-points de la planète, le gilet jaune bien en évidence comme ultime tentative d’arrêter la marche chaotique de notre humanité. Nous verrons à quelle urgence le droit donnera raison mais une chose est sûre, avec nos camarades de lutte, nous continuerons tant qu’il le faudra à entraver la circulation. Entraver la circulation de tous ces pouvoirs assassins qui asservissent les peuples et méprisent les personnes. Entraver la circulation de toutes ces haines qui nous avilissent, de toutes ces discriminations qui nous opposent, nationaliste, raciste, sexiste ou religieuse. Entraver la circulation de la marchandisation galopante de ce monde, de sa privatisation globalisée, de ce poison qu’on nomme argent. Entraver la circulation des injustices, des inégalités, de toutes les violences faites aux hommes et à la Terre depuis toujours.
Oui, soyons fiers d’être des empêcheurs de circuler en rond.
Ensemble, bloquons la marche suicidaire de ce monde. »

5 Gilets jaunes

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