Rappel des faits :
Le samedi 16 février 2019, Santiago avait cru légitime de jeter, comme le fit jadis David contre Goliath, quelques cailloux et un fumigène de farces et attrapes sur le cordon de Robocops massés devant l’entrée de la gare Saint-Laud… Mal lui en prit, ce fut l’interpellation, la garde à vue et une condamnation au final le 15 mai 2019 à 3 mois de prison avec sursis et à une interdiction de manifester pendant un an sur l’ensemble du département de Maine-et-Loire. Mais Santiago ne lâcha rien, et son affaire fut rejugée en cour d’appel d’Angers le mardi 9 juin. 2020. Sans succès.
Et voilà qu’aujourd’hui, son combat continue avec une nouvelle épreuve : le refus de prélèvement d’empreintes génétiques. Lors de sa garde à vue de 2019, la police avait procédé au prélevé de son ADN et Santiago, dans le feu de son interpellation, ne s’y était pas opposé. Mais cette prise d’empreintes-ci est apparue comme imparfaite et il est sommé de redonner à nouveau ses empreintes génétiques.
Et aujourd’hui, pour lui, c’est clairement NON !
Saluons, ce choix courageux en allant le soutenir jeudi 15 avril à 9 heures devant le tribunal d’Angers.
Sous prétexte de « sécurité », l’État intimide et réprime toute action et expression de militants mais également manifestants, lycéens, gilets jaunes, exilés, simples citoyens mécontents ou soupçonnés d’avoir commis une infraction, grévistes dont le seul tort est d’être dans la rue. Aujourd’hui chaque individu est considéré par nos gouvernants comme une menace, comme un adversaire qu’il faut ficher, surveiller, punir et où l’idée de liberté comme valeur première a totalement disparu au profit d’une « sécurité » qui est surtout celle de leur pouvoir. Par l’intimidation et la répression, on tente d’étouffer toute velléité de contestation et de mobilisation.
Ce sont nos données les plus intimes qui vont être fichées permettant ainsi de déterminer notre origine ethno-géographique, notre statut médical… Mais on nous refuse le droit de ne pas nous plier aux demandes de prélèvement d’ADN. Le simple refus du fichage de notre ADN, qui est tout de même notre bien le plus personnel, fait de nous des délinquants menacés de procès, d’amendes et de prisons, montrant ainsi que le fichage ADN est un outil répressif au service d’un État en pleine dérive ultrasécuritaire, voire totalitaire.
En parlant sans cesse de sécurité ou encore « d’état d’urgence sanitaire », nos dirigeants organisent une société de la peur pour justifier des lois liberticides qui leur permettent de rester au pouvoir, au mépris du droit fondamental à la vie privée. Et lorsque l’on sait que la police et les magistrats des 27 pays de l’UE ont accès à ce fichier, on peut se demander ce qu’ils pourront en faire, tant l’avenir des futurs gouvernements est incertain.
En France, la sécurisation de ce fichier inquiète aussi face à l’intérêt d’entreprises privées, employeurs, banques, assurances médicales, politiques… Nos gènes nous appartiennent et ils ne doivent être la propriété ni de la police, ni de la justice, ni de la science. Notre refus est légitime. Comme la vidéosurveillance, la reconnaissance faciale et ou l’empilement et l’interconnexion des fichiers divers (police, CAF, banques, sécu, employeurs, Google, Facebook… ), le fichage de l’ADN s’inscrit dans une logique de contrôle de nos vies.
Refusons le fichage généralisé des populations !
Publié initialement sur le site du Cercle 49.