"Préparez-vous dès maintenant à revenir en masse autour de la Venise verte en péril du Marais Poitevin, des étendues agricoles épuisées du Poitou, mais aussi de ses multiples repères et terres toujours fertiles. Préparez-vous à faire fleuve, par équipes, par rivières et par bassins versants. Car fin juillet prochain, alors que les regards du monde entier se porteront sur le démarrage des Jeux Olympiques à Paris, il s’agira de nous allier pour remporter la plus essentielle des épreuves : trouver les gestes communs pour que l’eau soit enfin protégée dans ce pays et partout ailleurs.
Malgré les verdicts des tribunaux sur l’inadaptation des bassines au changement climatique, malgré la colère qui grandit au fur et à mesure que l’eau est accaparée pour le maintien d’un modèle agro-industriel ravageur, malgré les mobilisations pleines d’espoirs dont l’ampleur a décuplé en 3 ans, malgré le front commun face à la répression, malgré les bassines neutralisées et les grilles qui continuent de tomber, ils s’entêtent (*). Sur fond de conflit d’intérêts, un nouveau chantier de méga-bassine a démarré cet automne à Priaires, quand d’autres sont annoncés dans les Deux-Sèvres et ailleurs dans le pays. Le gouvernement se refuse jusqu’à présent à un moratoire et à remettre sur la table la question du partage de l’eau. Il continue pour l’heure de se soumettre à des intérêts privés plutôt que de défendre le bien commun. Il finance la stérilisation des terres plutôt que le développement d’une agro-écologie seule à même de faire face à la crise climatique. Alors qu’au sein même des institutions en charge de l’eau, il se dit pourtant de plus en plus ouvertement que la mobilisation est en passe d’enterrer une bonne partie des bassines initialement projetées, il nous faut encore trouver ensemble le point de bascule.
Car si même une partie substantielle des irrigants se mettent dorénavant à douter de la viabilité du modèle bassine, ce sont les préfet.es qui font aujourd’hui appel des décisions des tribunaux et forcent le pas dans une crispation égotique du pouvoir face à la résistance populaire. Puisque ce pouvoir est donc toujours sourd, il nous faudra bien, pour l’heure, mettre en œuvre ce moratoire nous-mêmes et converger de nouveau en ce sens. Car si nous les arrêtons ici, nous les arrêterons ailleurs. Et si les bassines ne viennent pas prolonger l’impasse agro-industrielle, il faudra bien enfin cheminer ensemble vers les formes de cultures qui protègent les terres et cours d’eau plutôt que de les étouffer.
Nous nous retrouverons donc à l’été plus nombreux.ses encore, dans notre pluralité de présences paysannes, naturalistes, d’habitant.es de tous âges des campagnes et des villes, en réinventant nos manières de faire cortèges et de nous protéger, de nous déployer ingénieusement à travers le territoire afin de mettre fin aux projets de bassines.
No Bassaran !
9 mois pour se préparer / village pour la défense de l’eau du 14 au 19 juillet !
La date est annoncée dès aujourd’hui, 8 mois à l’avance, afin de permettre un travail de mobilisation et de formation continue d’ici là, afin que ce moment de l’été soit d’ores et déjà réservé par tous.tes celles et ceux qui reçoivent cet appel. Le week-end de mobilisation du 20 et 21 juillet sera précédé d’un village d’une semaine (du 14 juillet au soir au vendredi 19) pour se rencontrer, se solidariser, se préparer, commencer à agir, et construire l’avenir de nos luttes.
Il sera également étayé par une série de mobilisations anti-bassines intermédiaires de l’automne jusqu’à l’été, à l’initiative des différents groupes Bassines Non Merci et de leurs allié.es et de réunions publiques partout en France et en Europe. Cette date se construira en jumelage avec d’autres mobilisations estivales, italiennes notamment, pour préserver l’eau face à des projets de bassines des neiges exigées au nom des JO d’hiver de 2026.
D’ici là, nous n’oublions pas la répression d’Etat et appelons à continuer à soutenir activement les camarades blessé.es par la police et/ou poursuivi.es par la justice dans le cadre du mouvement anti-bassines et d’autres.
(*) Depuis 3 ans, 4 bassines déjà remplies ont été jugées à posteriori définitivement illégales. 15 projets de bassines ont été annulés par le tribunal après avoir été jugés inadaptées au changement climatique. 14 autres bassines, dont une partie construites et remplies malgré les recours et jugements, se sont vues mises hors d’état de fonctionner. Dans le même laps de temps, une nouvelle bassine a été construite et remplie. 2 autres sont en chantier. Des dizaines d’autres sont encore planifiées."