Docker, il est licencié en 1908 pour son activité syndicale. Il contribue alors au développement de l’Union des syndicats du Havre (USH)
En juillet 1910, il participe à la reconstitution du syndicat des charbonniers du port, dont il sera l’un des responsables.
Dès le mois d’août, le syndicat lance une grève illimitée, dans laquelle Durand est très actif, contre l’extension du machinisme et pour une hausse des salaires.
La Compagnie générale transatlantique embauche alors, à triple paye, des « renards » (nom donné aux ouvriers qui refusent de faire grève). L’un d’entre eux, Dongé, après avoir travaillé sans discontinuer quarante-huit heures les 7 et 8 septembre, menace d’un revolver, le 9 septembre, quatre charbonniers non syndiqués. Aussi ivres que lui, ils le passent à tabac, et il meurt à l’hôpital le 10 septembre.
Le patronat, appuyé par la presse, achète des témoignages selon lesquels l’assassinat de Dongé avait été voté le 14 août par le syndicat à l’instigation de Durand. Malgré le chef de la sûreté du Havre qui dénonce la machination, Jules Durand est arrêté, et condamné à mort le 25 novembre 1910.
Passé un moment de stupeur générale, un mouvement de solidarité s’enclenche. La grève est générale au Havre dès le 28 novembre. Elle même est suivie de mouvements de solidarité chez les dockers britanniques et américains. En décembre, la Ligue des droits de l’Homme entre dans la protestation.
La commutation de la peine de mort en sept ans de réclusion, le 1er janvier 1911, ne fait qu’augmenter l’indignation. Une vive campagne, menée notamment par Paul Meunier, député de l’Aube, aboutit le 15 février à la grâce et à la libération de Jules Durand avant la révision. Mais 40 jours de camisole de force du fait sa violente crise de nerf à l’énoncé du jugement, auront eu raison de lui, Durand a définitivement basculé dans la folie.
Interné à l’asile de Sotteville-lès-Rouen, il y décède le 20 février 1926.
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