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Retour stratégique sur la manif pour la PMA et contre l’extrême-droite



Samedi 30 janvier : la Manif pour tous (LMPT) qui peine a mobiliser et les néo-nazis qui sont acculés dans leur local face à une résistance diverse pro-PMA, pour l’égalité des droits et antifasciste.

Le rassemblement du 30 janvier, à l’appel de collectifs LGBT+ et de membres de l’Étincelle, aura donc rassemblé un bon millier de personnes pour l’accès à la PMA et contre la Manif pour tous (LMPT) et leurs soutiens néo-nazis désavoués depuis leur agression envers 2 jeunes opposantes le samedi 9 janvier.

Malgré la publication tardive des appels, la mobilisation a réuni plus de personnes que le rassemblement régional LMPT qui était prévu de longue date. La mobilisation a aussi été un succès par la diversité des personnes présentes, en plus des nombreux/euses manifestant·es LGBT+, il y avait des militant·es antifascistes, des Gilets jaunes, des soutiens de la Grande ourse, expulsée la semaine précédente, et de l’Etincelle, saccagée par des nazillons.

Après le départ de la place du Ralliement et un arrêt devant le palais de justice, redécoré pour l’occasion par un tag « Darmanin violeur », le cortège est retourné vers le centre-ville en passant par la rue du Mail. Ici, le cortège se sépare. Alors que la grande partie du cortège continue sur le parcours déclaré vers la place Imbach, environ 150 manifestant·es décident de partir rue du Mail pour aller rendre visite aux néo-nazis cachés dans leur local.

Cette séparation du cortège, bien que survenue spontanément, n’a pas été bien accueillie par tous/tes les manifestant·es et a malheurseusement engendré des propos innacceptables. En fait, la diversité des manifestant·es présent·es implique aussi une diversité dans les moyen d’actions. À ce moment là, les manifestant·es ont donc eu un choix : se rendre au local des néo-nazis et risquer l’affrontement avec les flics ou continuer sur le parcours déclaré et lutter pacifiquement. En ça, la séparation ne doit pas être vue comme un défaut de la manifestation mais son point crucial : plusieurs modes d’action peuvent ainsi s’exprimer, sous des bannières, des revendications et des objectifs communs. D’ailleurs, il y avait encore énormément de pancartes pro-PMA à la rue du Mail.

Ce qui, en revanche, est extrêmement regrettable c’est les propos tenus par une partie des manifestant·es et dénoncés par le collectif LGBT+ « Lucioles » (que vous pouvez suivre sur leur page Facebook). En effet, des manifestant·es auraient lancé des propos homophobes et virilistes reprochant à d’autres manifestant·es de continuer sur le parcours déclaré plutôt que de partir à l’affrontement avec les flics et les fafs. Ces propos n’ont bien sûr aucune place dans une manifestation pour l’égalité des droits. Pire encore, comme souligné par le collectif Lucioles, ces propos participent aux processus de domination en imposant une « bonne » façon de lutter à des minorités opprimées. Dans une moindre mesure, il est aussi regrettable que la presse locale n’ait essentiellement pas parlé de la grande partie du cortège qui a continué dans la Doutre. D’ailleurs, le Courrier de l’ouest a choisi son camp dans l’Histoire en mettant à la une LMPT plutôt que la contre-manifestation qui a rassemblé plus de monde. Malgré ces aspects (très) négatifs, la séparation du cortège est une innovation stratégique dans les manifestations à Angers et qui semble utile pour unir différents modes d’action sous des objectifs communs.

Solidarité avec les personnes interpellées, agressées, et plus généralement toutes les victimes de l’extrême-droite angevine et du grand ouest, qui ne peuvent que constater l’impunité totale de leurs agresseurs depuis des années. Solidarité avec les communautés LGBT+ qui continuent, années après années, de voir des intégristes organiser des manifestations contre leurs droits. Solidarité avec les personnes précaires et sans domicile fixe qui, en plus d’encaisser constamment des attaques fascistes, se font dorénavant expulser en plein hiver sur ordre du préfet.

Pas de répit pour les fascistes qui, en augmentant constamment le niveau de violence et la fréquence de leurs agressions, ne font que conforter le besoin urgent éprouvé par de plus en plus d’angevin·es de leur faire à jamais fermer tout lieu d’organisation, ici comme ailleurs.

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