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Retour sur la manif sécurité globale du 16 janvier !



Samedi 16 janvier, un appel national à manifester contre la loi sécurité globale était suivi par quelques syndicats d’Angers. Le rendez-vous était donné à 11h place Imbach, devant la bourse du travail. Quelques centaines de personnes avaient répondu à l’appel (entre 500 et 600 selon les syndicats et 200 selon la police). Après un court trajet, la manifestation a continué sans les syndicats.

Le trajet prévu était aussi ambitieux que les habitudes des syndicats angevins pouvaient le laisser prévoir. Une petite balade par le boulevard Foch puis redescente place du Ralliement puis rideau, terminé. La défense de nos libertés fondamentales ne vaut pas mieux que ça.

Heureusement pour l’ambiance et nos revendications, plusieurs dizaines de personnes ne se sont pas satisfaites de ce simulacre de manifestation. Au cris de « tout le monde déteste la police », entre 150 et 200 personnes ont continué par la rue Toussaint en direction du château. Ce cortège autonome et improvisé avait d’un coup plus de gueule. Arrivé au rond point devant le château, on essaye de descendre vers la rocade. En quelques secondes les gazeuses à main et les grenades lacrymogènes sont de sortie et le groupe commence à se disperser.

Mais la motivation était intacte chez la majorité des manifestant·e·s, et le cortège s’est vite reformé pour repartir dans l’autre sens. Après un rapide passage dans le centre, on redescend vers la rocade. Grosse ambiance qui donne chaud au cœur. Une fois place Molière, aucun policier n’étant là pour protéger la rocade, celle-ci est rapidement occupée. Après quelques hésitations devant le pont qui passe sous la nouvelle esplanade, le cortège repasse par le centre avec comme objectif l’alvarium. Fachos ou flics, même combat. Alors que l’on entonne le « siamo tutti antifascisti » et que la banderole de tête arrive à moins de 20 mètres du local raciste, la BAC déboule et gaze tout le monde. Pendant une ou deux minutes on essaye d’avancer mais le nuage est de plus en plus épais et les robocops ont le temps d’arriver à leur tour. On reflue jusqu’à la rue Boisnet où les slogans anti-flics reprennent de plus belle.

Une nouvelle traversée du centre-ville pour remonter jusqu’à la préfecture, avec à nouveau quelques tensions avec la police. Des commerçants s’en prennent à des manifestant·e·s qui graffent les murs de la rue Saint-Aubin, les passant·e·s nous regardent passer comme une attraction. Angers reste Angers, malgré toute la bonne volonté qu’on puisse y mettre.

On redescend ensuite le boulevard Carnot, il reste une bonne centaine de personnes. L’objectif est d’arriver ensemble jusqu’à la place de la Rochefoucauld pour s’y disperser. Tout le monde commence à rentrer, mais alors qu’un groupe d’une quinzaine de personnes se rapproche de la Grande Ourse, la BAC arrive du pont et commence à les prendre en chasse. Après une manifestation sauvage d’une heure et demie, la préfecture a sûrement besoin de chiffres. Une course-poursuite s’ensuit où le groupe se disperse sur le parking au lieu de rester groupé. Au final, deux personnes ont été interpellées en fin de manifestation.

Après la manif contre les expulsions de la semaine dernière, c’est la deuxième fois en deux semaines que quelques dizaines de manifestant·e·s déterminé·e·s tiennent tête à la police. Malgré la répression et la mollesse des gros syndicats, on arrive à prendre la rue et à se faire entendre. Avec un groupe déterminé comme celui là, vivement les prochaines dates !

PS : Deux personnes ont finalement été interpellées samedi dernier. L’une d’elle est ressortie quelques heures plus tard avec une simple « participation à un attroupement illégal », mais la deuxième est encore en détention préventive. Son crime : avoir relancé un palet de gaz lacrymogène.

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