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[Municipales] Sécuritarisme : engagement tenu, merci Béchu !



Durant le mandat de Béchu le sécuritarisme a pris de l’ampleur à Angers : 130 caméras municipales et encore plus de flics dans les rues.

Depuis 2015, 130 caméras toutes neuves ont été déployées pour remplacer les quelques anciennes et augmenter considérablement le nombre de caméras en haute définition. Ces dernières sont accompagnées d’algorithmes de reconnaissance par signes distinctifs. Les images sont gardées 15 jours si rien de « suspect » n’y est remarqué, sinon elles sont marquées par le logiciel puis conservées et toujours utilisables par la police nationale.

La mairie et la police nationale travaillent conjointement pour surveiller la population.

Un comité éthique existe pour réguler les envies liberticides de la politique publique, mais quel est son véritable pouvoir ? Toutes les caméras d’Angers n’étant pas fixes, elles peuvent être déplacées au gré des envies de la municipalité. 130 caméras ce n’est que 8 de moins que Nantes qui comprend pourtant deux fois plus d’habitants selon l’INSEE.

100 000€ par an pour de nouvelles caméras.

Parmi ses axes de campagne en 2014, Béchu avait promis l’augmentation des effectifs de police municipale de nuit et l’installation d’un parc de caméras sur le centre-ville et dans tous les quartiers d’Angers. En 2019, la vidéo surveillance dite « de protection » a coûté aux habitant.e.s 500 000€ (source : budget municipal 2019).

Le prétexte de la justice et de l’assistance aux victimes pour justifier le sécuritarisme et des mesures liberticides.

Le déploiement des caméras dans le centre-ville a été pensé pour aider en direct les forces de police lors de la répression des manifestations et la gestion des soirées étudiantes. Ainsi 3 agent.e.s assermenté.e.s surveillent, derrière leurs écrans dans le centre de visionnage, les mouvements des manifestations et facilitent l’interpellation de personnes isolées à la marge de ces dernières. Cependant les caméras montrent leur inefficacité, seules 3% des affaires judiciaires sont aidées par la vidéo-surveillance, le taux de « délinquance » ne diminue pas avec de tels procédés (source : la quadrature du net). Le flux de plus en plus important d’images est impossible à regarder par un oeil humain, ainsi lorsqu’une personne physique ne regarde pas l’image (la majorité des images donc) nous devons faire confiance à des algorithmes qui nous ont déjà montré leurs limites et leurs coûts exorbitants.

L’argument de la tranquillité publique.

La rue doit être calme, comme le montrent les 3 objectifs assumés de la mairie vis-à-vis des caméras :
- la prévention (malgré l’inefficacité concrète de ces dispositifs)
- l’identification (notamment durant les épisodes de luttes sociales)
- l’aide aux victimes : seules 500 vidéos ont été utilisées par la police et non par la justice (car ce chiffre ne nous est pas disponible) durant le mandat, la question du rapport coût/efficacité se pose.

De plus certaines caméras pointent vers des habitations, la mairie affirme que l’algorithme floute automatiquement mais nous ne disposons d’aucuns moyens de vérification.

Aux 130 caméras municipales il faut ajouter les très nombreuses caméras privées des établissements, comme les banques ou les magasins, pour qui la réglementation dépend des établissements. Votre image peut donc y être gardée dans des durées très diverses. Les lieux dits « sensibles » par la mairie sont les plus équipés, la fiche de déploiement des caméras est disponible sur le site de la mairie d’Angers, 5 caméras ont par exemple été installées place du Ralliement.

Développement de la police municipale de nuit (7 agent.e.s) et de la BAC.

Notamment les jeudis soirs, la rue devant être calme pour les bourgeois.es du centre-ville. Les jeunes et plus précisément les personnes racisées sont clairement visé.e.s par ces mesures, tout cela répondant à une logique classiste évidente.

Le développement de médiation a quant à lui été plus efficace pour l’aide aux victimes (notamment de violences conjugales) car plus humaine et adaptée que la solution policière et sécuritaire. (Noxambules pour la prévention en soirée et Médiaction pour les logements sociaux, toujours dans une logique classiste)

S’ajoutent à cela 57 agents de police municipale supplémentaires.

Ainsi l’arsenal sécuritaire déployé à Angers a toutes les caractéristiques d’une politique liberticide de plus en plus totalitaire.

Les « Safe Cities », la suite logique et capitaliste des « Smarts Cities ».

Durant le dernier mandat, un contrat a été gagné par Enegis à hauteur de 120 millions d’euros pour faire d’Angers une « Safe City ». Un article sur ce sujet a déjà été publié précédemment sur basse-chaine.info.

Et pour 2020 ?

Béchu compte bien reconduire cette politique sécuritaire et laisser en poste l’adjointe à la sécurité et à la tranquillité publique, Mme Behre-Robinson, qui se vante de cette politique hautement anti-démocratique.

La mise en place des caméras est cadrée, la mairie doit faire un dossier à la préfecture et un.e magistrat.e doit statuer sur leur mise en place ou non. Depuis 2015, le tribunal angevin accepte sans soucis toutes les demandes de la mairie.

Pour se protéger

Ne pas reconduire Béchu en 2020 !

Participer à la grande campagne « Technopolice » de la Quadrature du Net (association se battant pour la liberté du net et des individu.e.s vis-à-vis des technologies) sur technopolice.fr pour une action globale de lutte.

Aider à mettre à jour la carte angerssoussurveillance.net

Lire les recommandations du CNIL pour savoir si les installations sécuritaires sont illégales et les faire retirer le cas échéant.

A la marge, pour se protéger individuellement, éviter les vêtements identifiables qui sont la manière la plus simple de vous retrouver. L’usage de LED infrarouge sur une casquette permet également d’empêcher les caméras de vous identifier.

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