Le Black Friday est devenu le Block Friday, le Vendredi Noir où la planète se meurt, un camion de vêtements est jeté chaque seconde dans le monde, c’est la journée de la sur-consommation mondiale. Arrêtons la grande braderie de notre planète !
Ce Vendredi 29 Novembre, la foule angevine se rue dans les boutiques où des « 50% » décorent les vitrines. Il est 11h45, des personnes de tous âges et de toutes catégories sociales s’avancent devant les portes du magasin Bershka. Pancartes et banderoles à la main, ils sont une trentaine, des jeunes de Youth For Climate accompagnés des militants d’Extinction Rebellion Angers, bras dessus bras dessous, une chaîne humaine prend place, plus personne ne rentre !
Pendants plus d’une demi heure, les militants scanderont des slogans et des discours. Plusieurs personnes tentent de rentrer pour leur « droit à la consommation ! » mais les militants, calmes, leur expliquent calemement les raisons du blocage. La foule autour s’arrête, filme, et se fait accoster par des militants armés de tracts qui leur expliquent, de manière plus développée encore, ce qu’ils ont sous leurs yeux.
Après Bershka, le groupe se déplace jusqu’à la FNAC entre les chalets de Noël rue Lenepveu, et la barrière humaine reprend forme. De plus en plus de personnes s’arrêtent, certaines rejoignent même le mouvement. Puis c’est au tour du Magasin Zara de se faire bloquer, ils sont plus d’une cinquentaine à scander « Pollue, consomme et ferme ta gueule ! C’est quoi le message qu’on donne aux jeunes ?! »
Il n’y a aucune intervention des flics pendant les deux heures trente de blocage des magasins, bien que ces derniers les aient appellés à chaque fois. 6 agents de la police municipale ont observé de loin, cachés à trois chalets de là. Le directeur de la police était également présent, ainsi que 7 baqueux en civil.
Consomme et Ferme ta gueule !
On vous retransmet ici le dossier de presse d’Extinction Rebellion qui a été tracté pendant les blocages.
Qu’est-ce que le Black Friday ?
Le « Black Friday » est une opération marketing d’ampleur internationale venue des Etats-Unis, importée en France depuis 2010. Elle lance la saison d’achat avant Noël, et le volume des ventes y est très conséquent (50 millions de transactions bancaires en 2018). De nombreuses marques assurent une part importante de leur chiffre d’affaires de l’année en cette seule journée (entre 20 et 25% !) En outre, la tendance actuelle est à un prolongement de cette journée sur tout le weekend et jusqu’au « Cyber Monday », le lundi suivant.
Pourquoi le « Block Friday » ?
Cette journée de surconsomation est de plus en plus contestée par de nombreuses organisations de lutte contre le dérèglement climatique. Elle est en inadéquation totale avec des valeurs de consommation raisonnée et un mode de vie durable.
N’oublions pas que l’humanité vit à crédit écologique depuis le 29 juillet 2019, « jour du dépassement » où nous avons utilisé toutes les ressources naturelles que la terre peut renouveler en une année.
C’est pourquoi nous dénonçons, à travers le « Block Friday » le décalage entre la réalité de la situation mondial en termes d’épuisement des ressources naturelles, et un système de surproduction et de surconsommation qui a des conséquences néfastes multiples (pollution, extinction du vivant, précarité croissante des populations les plus démunies...)
Que se passe-t-il en France ?
Tendance à la hausse pour les recherches en ligne :
Selon l’analyse de SEMrush, la France est le deuxième pays au monde, après le bresil, à participer à la frénésie d’achat oncentrée sur cette journée, avec un volume de recherche en hausse de 306,76% entre novembre 2017 et novembre 2018. La majorité de ces recherches est effectuée via le géant de la vente au détail Amazon, puis chez Darty, Cdiscount et Fnac.
Volume des dépenses attendues le 29 novembre 2019
« 5,9 milliards. c’est en euros, le montant des dépenses attendues en France durant le Black Friday. Ce chiffre devrait être en augmentation de 4,1% par rapport au volume des ventes de 2018. 4,9 milliards. C’est toujours en euros, le montant de ces dépenses qui devraient être réalisées en magasin. Cela représente une hausse de 2,7% par rapport à l’an dernier. Malgré une poussée du e-commerce, les ventes en magasin restent donc largement majoritaires. »
De novembre 2018 à Octobre 2019, l’intérêt pour l’événement a encore augmenté : les Etats-Unis ont vu leur volume de recherche augmenter de 22,26%, contre 49,5% pour la France sur la même période ! Selon le Parisien, le panier moyen d’un Français était de 118€ en 2017. Les prévisions pour 2019, selon Le Dauphiné Libéré, sont de 239€.
Répartition des achats par secteurs en 2017 : 37% en mode et accessoires, 19% en électronique et téléphonie et 11% en maison et jardin.
Que disent les chiffres ?
Mode et accesoires
« Une personne achète 60% de vêtements de plus qu’il y a 15 ans, et garde chaque pièce deux fois moins longtemps, selon une enquête McKinsey citée par Greenpeace en 2016. Autrement dit, on concomme deux fois plus et on gaspille deux fois plus qu’au début du siècle. » La fast fashion c’est 52 nouvelles collections par an !
« Un seul de vos tee-shirts pourrait vous fournir 3 ans en eau ! Ou aurait pu, plutôt. Parce qu’un tee-shirt, pour le produire, nécessite environ 27 000 litres d’eau ! Actuellement, la fast fashion est le deuxième plus grand pollueur en eau propreau monde, juste derrière l’agriculture. Actuellement dans le monde un enfant sur dix travaille dans l’inductrie du textile. Et les salaires quant à eux (quand il ne s’agit pas de travail forcé bien sûr), sont bien en dessous de la décence. Les personnes peuvent à peine se nourrir avec. »
Electronique et téléphonie
Les objets électroniques se multiplent sans cesse, les dégâts qui en résultent pour la planète, pour les populations et pour le vivant en général en font de même. Prenons un exemple : les smartphones.
« En 2018, 1,55 milliard de smartphones ont été vendus à travers le monde. (...) L’élaboration perpétuelle de nouvelles applications et fonctionnalités fait inlassablement croître les exigences de perfomance du smartphone. In fine, les beosins en diversité de matières premières sont sans cesse accrus. (...) Le smartphone d’aujourd’hui, beaucoup plus petit, contient paradoxalement jusqu’à 55 métaux. » (Guillaume Pitton)
"Les minerais sont exploités dans des conditions de plus en plus néfastes pour les écosystèmes. Leur exploitation requiert des volumes de terre gigantesques et conduit notamment à la destruction d’écosystèmes. 70 kg de matières premières sont mobilisées pour produire, utiliser et éliminer un seul smartphones, soit 583 fois de poids d’un téléphone.
L’extraction minière contribue également à des pollutions diverses, notamment de l’eau en raison de l’usage intensif de procédés d’extraction chimique.
L’activité minière participe à la déstabilisation du tissu social« , générant notamment des guerres (Région des Grands Lacs Africains). »Selon l’Unicef (fonds des Nations unies pour l’enfance), plus de 40.000 enfants travailleraient dans des mines au sud de la République démocratique du Congo.« »Notre consommation de biens électroniques a atteint des sommets et leur obsolescence nous conduit à nous en débarrasser rapidement. Loin de disparaître, ils atterissent dans des décharges des pays pauvres, notamment en Afrique et en Asie où ils s’amoncellent dans des proportions sans précédent. Selon l’Onu, la quantité de ces « e-déchets » générée en Asie avait déjà augmenté de 63% en seulement cinq ans, entre 2010 et 2015.
Quelles alternatives à l’hyper consommation ?
L’acte d’achat est un choix fort et chacun peut encourager des modes de production éthiques et respectueux de l’humain et de la planète.
Des alternatives, des solutions existent :
réparer : commerces de réparation, associations comme les Repair Cafés et l’Etabli à Angers...
acheter moins, en s’interrogeant sur ses vrais besoins.
acheter de meilleure qualité : il existe des marques éthiques comme Ekyog et Veja, le site Web SlowAreWe.
acheter d’occasion, en ressourcerie, en friperie (Emmaüs, Apivet, Vinted)
EXTINCTION REBELLION EST UN MOUVEMENT DE RESISTANCE ET DE REVOLTE CONTRE LA DESTRUCTION DU VIVANT.
Nous Exigeons :
1- La reconnaissance de la gravité et de l’urgence des crises écologiques actuelles et une communication honnête sur le sujet.
2- La réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2025, grâce à une réduction de la consommation et une descente énergétique planifiée.
3- L’arrêt immédiat de la destruction des écosystèmes océaniques et terrestres, à l’origine d’une extinction massive du monde vivant.
4- La création d’une assemblée citoyenne chargée de décider des mesures à mettre en place pour atteindre ces objectifs et garante d’une transition juste et équitable.
Arrêtons la grande braderie de notre planète !