Au fil des années, la gare a été à plusieurs reprises le lieu d’événements qui se sont imprimés dans la mémoire collective du mouvement comme des moments importants, tels que le festival Hippipest (2005-2007), le camp VMC (2015), les semaines anti-prison (2018-2020), le camp des Rayonnantes (2021) et bien d’autres. Même si tout n’a pas toujours été beau, de nombreuses personnes ont appris à aimer la gare pendant cette période comme un lieu important de leur vie : comme un lieu d’expérimentation politique, comme un terrain d’aventure ou comme un foyer. Mais la gare est avant tout une chose : une barricade juridique et physique dans la lutte contre le projet CIGÉO.
Situation actuelle : avec la conclusion de la Déclaration d’Utilité Publique (DUP), la lutte pour la gare entre dans une nouvelle phase : la fin de la DUP permet l’expropriation de 6000 ha de terrains qui font obstacle à la construction du projet. La procédure est facilitée par le décret « Opération d’Intérêt National » de fin 2021, qui déresponsabilise le niveau municipal dans les décisions sur les projets d’infrastructure dans la « Zone d’Aménagement du Sud de la Meuse » et ces décisions relèvent désormais essentiellement de la préfecture. Avant même la fin de la DUP, l’ANDRA a annoncé qu’elle commencerait la construction de la future ligne Castor [1] au plus tard en 2024.
La gare risque donc d’être confrontée à un conflit juridique avec l’ANDRA au sujet du terrain dans un avenir proche. Cela pourrait (dans le pire des cas) aller très vite et son issue est comme prédéterminée, tout comme les audiences publiques ridicules sur la DUP. Nous nous opposerons toujours légalement à l’expropriation ! Non pas parce que notre foi dans l’État de droit est si grande, mais pour mettre des barricades physiques à côté de celles en papier.
Malgré tout l’amour que nous portons à cet endroit qui a été ou est encore le foyer de tant d’entre nous, nous ne faisons pas face à la situation actuelle uniquement avec peur et désespoir. Le destin de cet endroit a toujours été d’être un point stratégique dans cette confrontation et, en fin de compte, le lieu d’une confrontation politique. Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas l’intention de partir volontairement ! Que nous célébrions ensemble le 20e anniversaire de ce projet résistant à la gare en 2024, ou que nous ajoutions simplement 20 minutes d’émeutes épiques à la mémoire collective du mouvement, cela dépend principalement de nous.
Ce que nous prévoyons de faire maintenant :
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