Nous, Gilets jaunes d’Angers, dénonçons la politique de criminalisation et de répression systémique qui s’abat depuis plus d’un an et demi sur les opposants à la poubelle nucléaire CIGEO à Bure dans la Meuse : déjà plus d’une cinquantaine de procès, des centaines de mois de sursis distribués, près de 2 ans de prison ferme, 26 interdictions de territoire, des milliers d’euros d’amende, une vingtaine de perquisitions réalisées en Meuse, à Paris, en Isère, une trentaine de gardes à vue dont celle d’un avocat, un escadron de gendarmes mobiles installé sur place depuis l’été 2017, les habitants de Bure et autour suivis, fichés, filmés et contrôlés, et parfois à plusieurs reprises en l’espace de quelques heures, 7 personnes interdites de se voir et rentrer en relation, et ce pour des années, dans le cadre d’un contrôle judiciaire dans une instruction pour « association de malfaiteurs ».
Nous, Gilets jaunes d’Angers, dénonçons fermement la mise en place depuis 2 ans en Meuse d’un système mafieux qui ne dit pas son nom, où les libertés fondamentales et les droits de la défense sont chaque jour piétinés. Au nom de l’avancée forcée d’un projet nucléaire démentiel qui ne présente aucune garantie de sécurité et de faisabilité. Au nom de la destruction d’un mouvement de lutte pluriel pour commencer les travaux imminents de CIGEO. Au nom de la mise en place d’un laboratoire répressif servant d’expérimentation pour mieux neutraliser de futures luttes.
Nous, Gilets jaunes d’Angers, dénonçons cette répression massive qui s’installe également partout ailleurs en France et dans le monde, dans les mouvements sociaux, les quartiers, les luttes migratoires, les luttes territoriales et environnementales... Nous ne devons pas rester silencieux ni courber l’échine par peur d’être les prochains sur la liste. Nous appelons à mettre fin à la criminalisation de la lutte à Bure et de toutes les autres mobilisations et espaces d’opposition en France. Nous appelons à densifier partout les solidarités et à ne pas nous laisser enfermer dans l’isolement. Nous appelons à en finir avec le silence et l’intimidation.
Non ! A Bure, à Angers comme ailleurs, nous ne sommes pas des malfaiteurs !
Crédit Photo : Alter1fo (CC BY-NC-ND 2.0).