Pour dénoncer l’industrie du textile et les impacts de la Fast Fashion [1] personne n’a pu rentrer dans le magasin !
Les bras et les jambes croisés de manière à créer une chaîne humaine, ils ont tenu pendant plus d’une heure et demie en empêchant tout consommateur de rentrer. Vers 11h45 les forces de l’ordre ont fini par intervenir et ont commencé à défaire le blocus. La police, peu organisée sur ce type d’action non violente, a commencé par soulever personne par personne une vingtaine de jeunes entre 15 et 20 ans. Ils sont restés en poids mort afin de bloquer jusqu’au bout et de démontrer le meurtre écologique que représente ces grandes entreprises du textile bon marché. Les jeunes de Youth For Climate Angers se repositionneront en chaîne humaine 1 mètre plus loin, les policiers se mettent entre eux et l’entrée du magasin, le bloquant à leur tour indirectement. C’est seulement vers 12h20 que certaines personnes oseront entrer pour consommer dans le H&M d’Angers. Cette action de désobéissance civile est l’une des premières pour Yourth For Climate et on peut dire que c’est une réussite !
« Policier doucement ! On fait ça pour vos enfants ! » « Et 1 ! Et 2 !... Et 3 degrés ! C’est un crime contre l’humanité ! »
Les passants autour se questionnent et regardent les policiers évacuer les manifestants. Des personnes des collectifs ont été à leur rencontre pour développer et sensibiliser sur la question de surproduction et de surconsommation que génèrent les enseignes comme H&M, Zara, GAP... Certains applaudiront même et salueront ce geste de lutte sociale de plus en plus réprimé par les autorités, notamment à Angers. Des propositions alternatives leur ont été proposées, comme se tourner vers les freeshop, vide-greniers, Emmaüs, Apivet ou le Secours populaire, pour récupérer des vêtements et donner ceux qui font exploser nos placards. Stoppons la surconsommation !
Un freeshop est ouvert tous les après-midi au 6 quai Robert Fevre dans le squat de la Grande Ourse. Le point J a également fait une journée de vide dressing, gratuite pour les jeunes exposants, ce même samedi.
Les multinationales : vente de vies pour gagner toujours plus de fric !
Sur l’aspect écologique, en étant les deuxième plus gros pollueurs de l’eau, ils utilisent pesticides, matière fossile ou encore sont les auteurs de déforestations pour la production de coton, de polyester et de soie artificielle. Ces matériaux de très basse qualité qu’on nous fait miroiter derrière des publicités et sous les feux des projecteurs, comme pendant le « Blackfriday » ou encore lors de la « fashionweek ». A cela s’ajoute l’obsolescence programmée qui implique de consommer toutes les deux semaines minimum de nouveaux textiles flambant neufs.
Propos d’un.e militant.e recueillis lors du blocus :
« On nous fait croire que les vêtements sont l’apparence uniquement et que ces magasins sont là pour contenter nos envies, une sorte de dons de plaisir, mais ce n’est que de la création de dépendance, on devient addict à suivre la mode, son voisin, sa copine. Il faut bien se rendre compte que, derrière tout ça, il n’y a que de l’argent, de l’argent et de l’argent, un monopole des quotidiens qui détruit des vies, des forêts, qui exploite des pays et des enfants ! »
Sur l’aspect politique, ces multinationales en textile sont les favorisées de l’esclavage moderne, notamment sur l’esclavage infantile. Exploitant des réfugiés syriens en Turquie, construisant des usines immenses et précaires au Bangladesh. Rappelons-nous les 1200 morts suite à l’incendie et à l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh où travaillaient de nombreux enfants et familles, payés une misère, exploités jour et nuit. Primark, Zara, Mark&Spencer, Benetton, GAP, H&M... se dédouaneront de cet événement, attestant avoir eu des problèmes de gestion en employant des sous-traitants. Sur l’aspect social nous rajouterons que ce sont des travailleurs qui sont exposés à des substances très toxiques, entrainant des maladies graves. Oubliez d’ores et déjà les droits de l’Homme, dans ces pays ils n’existent pas.
Même les plus grande marques se jouent de vous !
Si vos vêtements de luxe indiquent un joli « fabriqué en France » c’est parce qu’il y a effectivement entre 1% et 10% seulement du vêtement qui a pu y être fabriqué. Rien n’empêche que le reste soit fabriqué dans d’autres pays comme en Inde ou en Asie.
Que ce soit sur l’aspect écologique, politique ou social, ces multinationales se foutent royalement de produire toujours trop et de détruire ensuite tous les stocks, plutôt que de les donner à des associations ou directement à des personnes dans le besoin. On joue sur la nécessité de plaire à la société de demain et donc de correspondre aux chartes graphique de la mode, en plus on vous fait miroiter des prix toujours plus bas avec des jeans à moins de 20 € ou encore des tee-shirts à 5€ ! Un business enivrant et fou !
Le monde consomme 80 milliards de vêtements neufs chaque année !
D’autres jolis chiffres ? D’un point de vue éthique, 9 travailleurs sur 10 interrogés au Bangladesh disent ne pas pouvoir nourrir leur famille convenablement. Nous avons également 250 000 agriculteurs de coton indiens qui se sont suicidés ces 15 dernières années à cause de leurs dettes engendrées par la demande en coton de grandes multinationales du textile. En conclusion, vos tee-shirts à la mode sont fabriqués de sang et de vies humaines. Les salariés des entreprises comme H&M sont les moins bien payés au monde, en moyenne une salarié en fabrication en Ethiopie touche 23€ par mois. Écologiquement Youth for Climate nous rappelle que le Fast Fashion produit 8,1% des gaz à effet de serre, soit l’équivalent de l’ensemble des transports routiers.
On vous appelle à venir manifester le 29 Novembre pour le Climate Friday, en opposition au Black Friday ! Tous ensemble contre la surproduction ! Contre l’esclavage ! Contre la surconsommation et ces systèmes qui détruisent le vivant !