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Halte de nuit toujours plus saturée !



Lundi 21 Octobre au soir à la halte de nuit : une vingtaine de familles, dont des enfants de 16 mois à 10 ans et des femmes enceintes, attendent dans le froid pour savoir si des places se libérent.

20h - 21h30, les personnes à la porte de la halte de nuit appellent le 115 en boucle. Après 30-40 minutes de standard téléphonique, on leur raccroche au nez ou on leur dit qu’il n’y a plus de place. Les sans-abris rappellent jusqu’à ce que la halte soit totalement fermée. Seuls interviennent les "Veilleurs", une équipe de 3 à 5 bénévoles qui tourne quotidiennement auprès des personnes encore à la rue. Ils fournissent un repas et contactent le réseau des "Jokers" : des personnes disponibles pour accueillir à court terme les personnes précaires. Ainsi, quatre familles trouveront un refuge pour cette nuit.

Vous pouvez également vous proposer comme « Joker » en vous inscrivant ici.

22H00, la halte de nuit est fermée, il fait froid et une dizaine de personnes sont toujours dehors, certaines appellent encore le 115 pour demander des couvertures. Ce soir, la standardiste leur répond que « le SAMU leur a déjà apporté quelques couvertures par familles la semaine dernière et il y a trois jours [...] Ils en font quoi des couvertures ? […] Je ne peux rien faire [...] je vous lis le rapport du SAMU que j’ai sous les yeux [...] ». L’appel téléphonique se termine sans que des solutions soient trouvées.

« Ils en font quoi des couvertures ? »

Nous pouvons poser directement la question à M. Bradfer, le Directeur de la DDCS (Direction Départementale de la Cohésion Social). Il est passé le mardi 8 octobre devant la halte de nuit, accompagné de la police nationale. M. Bradfer, toujours en bonne compagnie, est revenu dès le lendemain matin enlever et jeter à la déchetterie les couvertures qui servaient de pare-vents et de protection contre le froid. De même pour les effets personnels d’une dizaine de personnes qui se réfugiaient chaque jour, sous un abri contre la pluie, devant la halte de nuit !

Au soir du lundi 21 octobre le SAMU ne s’est pas déplacé, afin d’éviter un « attroupement dérangeant » les couvertures normalement fournies ne le seront plus devant la halte de nuit.

Philippe Bradfer, directeur départemental de la cohésion sociale de Maine-et-Loire.

Nous rappelons à M. Bradfer que d’après l’Article 3 de la déclaration des droits des personnes sans abri : « Nul ne doit subir la destruction ou la rétention de ses biens et de ses effets personnels. Tout habitat, quelle que soit sa forme, et les biens qu’il comprend, doivent être protégés. »

Nous exhortons les autorités publiques à réagir ! Selon l’Article 1 : « Le premier droit de toute personne sans abri est de cesser de l’être. Toute personne sans abri à le droit d’accéder à un logement. Les services publics et privés permettent l’accès à l’habitat doivent être accessible à tous. Toute personne sans abri doit pouvoir être accueillie et accompagnée pour faire valoir ses droits, même dans le cadre de la dématérialisation et de la numérisation des services publics. »

Nous demandons à ce que le droit des personnes sans abris soit respecté ! Un toit c’est un Droit !

Nous rappelons aux services publics et aux services médicaux qu’il est de leur devoir de répondre à des personnes en danger et de leur venir réellement en aide ! Combien de fois les urgences répondent qu’elles ne peuvent pas se déplacer devant la halte de nuit et que les personnes ayant fait un malaise, ou autres problèmes relevant de la santé, doivent se débrouiller seules et se rendre aux urgences à pied ?!

Autant de personnes à la rue et aucune prise en charge : c’est inacceptable !

Merci aux bénévoles et aux Veilleurs présent.e.s chaque soir ! Appel à solidarité, n’hésitez pas à vous inscrire pour devenir Joker !

Soutien aux personnes à la rue !

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