Infos locales Antisexisme / Féminisme

Manifestation contre les violences sexistes et sexuelles



Samedi 25 novembre rendez-vous à 16h devant la mairie d’Angers pour militer contre les violences sexistes et sexuelles ! Organisée par le collectif du 8 mars dont la FSU, Solidaires, Angegouines, Aides49, PlanningFamilial49, Collages Féministes Angers. Des crêpes et une chorales féministes rythmerons le cortège.

Depuis début 2023, plus de 110 femmes sont mortes en raison de leur genre, tuées par des hommes. Les années se ressemblent, les chiffres ne baissent pas. Si les violences physiques sont les plus visibles, il ne faut pas oublier ni minimiser les violencs psychologiques et leurs impacts. De plus, les violences ne sont pas réservées aux relations hétéros, elles concernent aussi les relations queers.

La violence de l’hétéro cis patriarcat n’épargne aucune forme de relation. Contre les violences sexistes et sexuelles, venez manifester avec nous le 25 novembre !

Un accueil d’enfants sera en place à la Bourse du Travail de 15h30 à 17h30.

Un féminisme inclusif et anti-capitaliste

Dans son livre, Théories Féministes Voyageuses, l’autrice Mara MONTANARO, questionne la connexion entre les mobilisations contre les nouvelles formes de guerres, qui est une véritable pédagogie de la cruauté exercé sur le corps des femmes, et la dénonciation de la trame économique de la violence patriarcale.

« On ne peut comprendre la »machine féminicide« sans construire un diagnostic complexe de la violence, c’est à dire sans tenir compte de la connexion entre les féminicides, la violence domestique, la violence raciste, institutionnelle, coloniale et économique. De même, ce diagnostic de la violence systémique ne peut faire l’économie d’une analyse de la connexion entre les diverses formes d’exploitation et de v(i)ol sur le corps-territoire, avec les différents visages de la précarité, de l’endettement, de l’extraction des matières premières et de l’extractivisme financier : toutes ces formes d’exploitation alimentent la machine de valorisation capitaliste. [...] Angela Davis dans la Women’s March du 21 janvier 2016 [...] invite à faire de la lutte féministe la lutte collective de tous les autres mouvements et soulèvements qui se battent contre l’ennemi commun, le système capitaliste : luttes contre l’expropriation néocolonialiste des corps-territoires, luttes pour garantir l’accès à l’eau et aux biens communs, luttes des travailleur.ses pour le salaire minimum à 15 dollars et contre la violence du système carcéral. L’appel à un féminisme inclusif, transversal et radical renvoie à sa vocation internationaliste enracinée dans l’histoire des mouvements féministes révolutionnaires et souligne l’importance de créer un entrelacement de mots, d’image et d’actions. [...] Si aujourd’hui, en dépit de toutes les réalisations visant à garantir l’égalité, les femmes sont toujours violées, battues, molestées, humiliées, torturées par les hommes dans ce système, si la violence à l’égard des femmes n’est pas accidentelle mais qu’elle est une composante structurelle du système capitaliste patriarcal, nous devons expliquer pourquoi il en est ainsi. En rejetant toute explication biologique, nous affirmons que la violence contre les femmes est, en effet, une force productive pour l’accumulation du capital. »

Faire Justice

Récement un ouvrage est sorti aux éditions la Fabrique, intitulé "Faire justice " et écrit par Elsa Deck Marsault, du collectif Fracas :. L’autrice y questionne la responsabilité collective face à des violences mais aussi le fait d’aller aller plus loin que les réponses punitives proposées par la justice de nos sociétés capitalistes, plus loin que le call-out dans les milieux militants et aussi plus loin que le déni de ces situations de violences, afin d’aller plutôt vers la réparation, la transformation et la déconstruction/reconstruction de nos comportements façonnés par le capitalisme-patriarcal.

Présentation du livre par livreshebdo :

Reconstruire sans punir, c’est l’objectif de la justice transformatrice. La justice transformatrice, ou communautaire, est une manière de s’organiser sans générer les violences systémiques de la part des institutions judiciaires et policières. À la fois source de récidives et machines oppressives et punitives, la violence de ces institutions ne laisse aucune chance à la reconstruction ni à la réparation. Elles peuvent même au contraire attiser la haine et la violence des condamné.es. Comment agir donc, sans faire appel à la police, lorsqu’au sein d’une communauté surgissent des situations de harcèlements, de dénonciations, d’abus ou d’agressions ?

Dans son essai "Faire justice", Elsa Deck Marsault mène une réflexion précise et nourrie d’expériences vécues ou rencontrées dans le cadre de suivis de communautés qui ont fait appel au collectif qu’elle a cofondé, Fracas, pour prendre en charge des conflits et des violences intracommunautaires. « En tant que gouine, mes communautés m’ont sauvé la vie à plusieurs reprises. C’est dans ces milieux que j’ai vécu les plus belles initiatives en matière de justice sociale et de soulèvements collectifs. »

Mais dans leur façon de vouloir « faire justice » dans certaines situations, les modes de vie alternatifs peuvent eux-mêmes générer de la violence. Des exclusions qui parfois conduisent au suicide, des cas de harcèlement collectif, voire d’agressions... Les enfants d’un système carcéral et punitif, même s’ils le condamnent, peuvent facilement rejouer les mécanismes de ce système. « Plus une personne est isolée ou marginalisée, plus le seuil de tolérance du groupe à son égard semble avoir tendance à baisser », rappelle Elsa Deck Marsault. Si bien que certaines décisions « collectives » sur certains cas individuels peuvent être destructrices. Ce texte vise à remettre en question certains comportements et pratiques adoptées dans une communauté et invite à « mettre sur la table nos dysfonctionnements collectifs et nous donner une chance de faire mieux, de reconstruire de nouveaux fondements ». Faire justice pourrait aussi bien s’adresser aux strates institutionnelles, si celles-ci étaient en état de l’entendre.

Elsa Deck Marsault propose des pistes « pour une justice transformatrice » - initiative abolitionniste née aux États-Unis dans les années 1990 - et développe des méthodes à partir de ses récits d’expériences. Elle parle par exemple du groupe Psy psy sur le plateau des Millevaches, qui accompagne et soutient des personnes en souffrances psychiques en assurant au besoin un lien avec des professionnels (psychologues, psychiatres, infirmiers...). Or ces communautés sont bien souvent méconnues et mal perçues par la doxa. D’où la crainte de l’autrice des risques de récupération « par des personnes ou groupes sociaux cherchant à justifier des comportements violents ou oppressifs ». Mais sa lutte et celle de son collectif Fracas comme celles d’associations comme Psy psy, tendent précisément à donner à ces communautés des outils et des moyens de faire perdurer leur idéal originel de justice et d’égalité.

Dans le livre de Mara MONTANARO, Théories Féministes Voyageuses, éditions divergences - p84 [...] p90 [...] p102

À lire aussi