« Mardi 18 avril, la Mayenne a été polluée sur environ 7km par un rejet d’huile provenant de notre usine. L’intervention de plus d’une cinquantaine de pompiers a permis d’endiguer la nappe de pollution et de lancer des opérations de pompage.
Heureusement il n’y aura pas eu de graves conséquences humaines puisque selon l’Agence régionale de santé il n’y a pas de risque pour la consommation de l’’eau potable, même s’il y aurait eu des risques en cas d’expositions pour des éventuels baigneurs. Pour ce qui est des conséquences sur la biodiversité par contre c’est autre chose ...
La direction de notre entreprise affirme que la prévention des risques environnementaux est une priorité pour elle. Mais au delà des mots nous pouvons légitimement nous interroger sur les moyens réellement mis en œuvre.
Depuis des mois des organisations syndicales font part de leurs inquiétudes concernant le manque d’effectifs et la perte de savoir-faire dû à l’utilisation de contrats précaires et aux conditions d’embauche peu attractives. Nous nous inquiétons aussi du manque de moyens mis dans la formation du personnel ainsi que dans l’entretien du matériel. Tout cela créé des risques réels concernant la sécurité aussi bien pour les personnes que pour l’environnement.
Se donner une image écolo en organisant, comme l’a fait notre entreprise en début d’année, un jeu pour pousser les salariés à adopter des petits gestes individuels ne suffit pas !
C’est l’occasion pour nous de rappeler que la vraie cause des problèmes écologiques, ce ne sont pas les travailleurs qui consomment mal, et qui font en réalité ce qu’ils peuvent avec ce qu’on veut bien leur donner comme salaire, ce que leur travail leur laisse comme temps et comme énergie, et les politiques publiques menées.
La vraie cause des problèmes écologiques, c’est le capitalisme, qui fait que le seul but des entreprises est d’engranger un maximum de profits, peu importe les conséquences pour les travailleurs et pour l’environnement.
Conserver un environnement et une planète vivable pour nous et nos enfants, ça fait partie de nos intérêts de travailleurs et travailleuses que nous devons défendre et pour lesquels nous devons nous battre en même temps que tous nos autres intérêts, nos salaires, nos conditions de travail ... »