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Dissolution de l’alvarium (enfin)



Le conseil des ministre a dissout l’alvarium le mercredi 17 novembre. Sommes-nous pour autant débarrassé·es des fafs angevin·es ? Bien sûr que non, mais on prend quand même.

C’est par un tweet publié dans la soirée du 28 octobre que le sinistre de l’intérieur Darmachin a annoncé engager la procédure de dissolution de l’alvarium. Le conseil des ministres l’a actée le mercredi 17 novembre. Le groupe angevin d’ultra droite est actif depuis 2018, plus de trois années auront donc été nécessaires aux services publics pour enfin réagir.

Dissolution de l’alvarium, les élus soignent leur image

Inutile de revenir sur les raisons qui ont poussées à cette décision tant il en a été fait écho sur ce site : un dossier paru en juin dernier permet de comprendre la situation de la fachosphère angevine. Observons tout de même que cette annonce intervient à quelques mois des élections présidentielles. Il est commode pour le gouvernement de taper sur les fachos pour redorer une image dégradée par des discours et des mesures fascisantes : Darmachin et l’antisémitisme, Blanquer et l’islamo-wokisme, loi sécurité globale, pass sanitaire, etc.

Au niveau local, remarquons que Darmachin justifie la procédure de dissolution par des "signalements répétés de nombreux élus, dont le maire d’Angers", un joli clin d’oeil à Christophe Béchu. Le numéro deux du nouveau parti Horizon, lancé par son ami Edouard Philippe qui soutient Macron pour 2022, s’est pourtant toujours bien gardé d’affirmer son opposition au groupuscule fasciste. Une attitude qui lui a toujours valu de s’attirer les critiques et des affiches « CLIMAT FACHO, MAIRIE COLLABO ? » collées régulièrement dans la ville. Qu’importe, il est facile de surfer sur la vague de l’hypocrisie, ainsi le maire angevin déclare dans le Courrier de l’Ouest : « Depuis le début, je souhaite qu’on parle de ces gens-là le moins possible. C’est ce qui a amené à m’attaquer sur mon silence et mon inaction supposée. Mon sujet, ce n’est pas la communication mais l’efficacité et l’action. » Commode, une réponse digne d’un haut fonctionnaire. Et dans quel but ? S’opposer au fascisme ou obtenir une place dans le prochain gouvernement Macron en 2022...?

Réactions de l’alvarium

Depuis la première annonce de Darmachin, les nazillons angevins chouinent dans la fachosphère médiatique, surtout par l’intermédiaire de leur chef Jean Eudes qui dénonce virilement « un dossier extrêmement léger, qui pèse encore moins lourd que Gérald Darmanin » sur le youtube de VA. Un discours victimaire, pathétique et confus, paru notamment dans une vidéo sur la chaîne youtube de l’alvarium qui a été fermée suite à sa parution. On peut remercier le Raaf qui nous a tout de même compilé les meilleurs extraits :

Au-delà de ces tentatives de justifications ridicules, selon Ouest-France l’avocat des fafs envisagerait un "recours pour excès de pouvoir devant le Conseil d’État dans un délai de deux mois. La bataille risque de glisser sur le terrain procédural. « Je n’ai pas obtenu les éléments, assure Me Pfligersdoffer. Je les ai demandés, mais on ne me les a pas fournis. Quand on affirme un fait, il faut le prouver, en rapporter la preuve. » Ses clients semblent prêts à aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH)."

D’ici là les militant·es fascistes écoulent leur stock de stickers devenus hasbeen. En réaction à la décision du conseil des ministres, ils ont ainsi dégradé le local des Nuits Bleues, une librairie associative militante et syndicale.

La fin des fafs sur Angers ?

Si on fait abstraction de l’éventuel recours en justice des fafs, l’alvarium ne peut désormais plus maintenir ses activités. On peut s’en réjouir, y voir enfin la finalité d’années de veille et d’actions des angevin·es engagé·es dans la lutte contre le fascisme. Toutefois, tout comme Génératon Identitaire à Lyon, mouvement d’ultra droite dissout en mars, les militant·es de l’alvarium ne vont pas s’arrêter là.
Les fafs ont toujours leur local, propriété de leur mécène Axel Levavasseur [1]. L’anjou demeure un territoire où prospèrent bourgeois et catholiques intégristes.

Le Raaf a publié dès fin septembre Dissolution : comme un poison dans l’eau, cet article nous met en garde contre la dissolution à venir de l’alvarium et explique en détails pourquoi on ne peut s’en contenter.

Alors que l’extrême droite est plus que jamais aux portes du Pouvoir, ne relâchons pas notre vigilance face au fascisme !

Notes

[1Edit du 23/11 : Axel Levavasseur est toujours propriètaire du local mais les fafs l’auraient déserté - source : https://twitter.com/AngersRaaf/status/1462797523232473089?s=20

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